A propos du disque
Réputée ancienne, voire rustique, le Jass est une plante vivace qui plonge tout autant ses racines dans les terres les plus fertiles que dans les sols densément calcaires. On l'a aussi vu pousser entre les pavés de la « Lonyay Utca », la grande rue de Budapest construite sur les limons du Danube. Les trépidations urbaines, faites de rythmiques imprévisibles et de claquements de cordes vigoureux, n'empêchent pas les feuilles de s'étendre jusqu'au rayons du soleil pour préparer la floraison. En plantant ses rhizomes pas très loin du fleuve nourricier de l'Europe Centrale, le Jass prend une couleur différente. Il varie ses épices et modifie ses fragrances, plus chaleureuses, plus épineuses... Ailleurs il y aura quelques influences transatlantiques, de Nantes à New-York, même de Côte Ouest à West Coast, qui pollinisent d'herbes vivaces les champs de Jass comme on souffle sur les pissenlits.
C'est tout le travail des quatre pépiniéristes. Sélectionner les graines qui offriront des floraisons multiples au gré des saisons ; des boutons timides tôt sortis des frimas de « Ansia da Separazione » où du tutti discret des soufflants s'échappent quelques notes boisées. Plus loin dans le printemps, les odeurs opiacées et complexes de « Forced Empathy » qui se mêlent dans une impressionnante sensation d'étourdissement, aux franges de l'ivresse. Le Jass offre des arômes capricieux mais un raffinement certain. Déjà la récolte précédente avait diversifié les essences, sous l'impulsion, même l'alchimie de la contrebasse et de la batterie. A force de bouture et de greffe, la plante est en mesure de pousser à partir de rien, jusque dans les jardins mal fréquentés. Tout est profitable à la fleur : la canicule de « Wagonnet Song » où la contrebasse de Sébastien Boisseau est chauffée à blanc par la batterie irradiante de John Hollenbeck sous les orages intermittents où tonne le chant de Samuel Blaser. La pluie fine et placide de « Missing Marc Suetterlyn » qui transforme le champs en terrain lourd dans lequel le ténor d'Alban Darche trace de profondes saignées. Pour réussir une belle saison, il faut une alternance de soleil et de nuage, un balancement, un contraste. Un équilibre qui se nourrit des temps mais surtout des contretemps. C'est le plus sûr conseil de nos agronomes. De même que la patience et la méticulosité sont les qualités primordiales pour cultiver sereinement son jardin.
Produit avec passion, dans le respect de son biotope, la plante ne peut que s'épanouir avec grande majesté. Évidemment, tout ici est organique, « Bio », sans pesticides ni engrais agressifs. Les feuilles grouillent de menus détails et de nervures solides d'où jaillit une sève sucrée et nutritive, souvent parfaitement improvisée. Avec ce quartet, qui aime l'espace et le grand vent, la nature reprend ses droits et ses cycles. Reste le dicton populaire, immuable sagesse qui sied à toute fiche jardinage : « Si à la Saint-Ignace, l'eau reste de glace, à la Saint-Alban, le Jass prend du bon temps ».
Franpi Barriaux
CONCERTS DE SORTIE
"mix of sun and clouds" :
- Jeudi 8 décembre - 18h30
Selmer Showroom 18 Rue de la Fontaine au Roi, Paris 11
- Vendredi 9 décembre - 20h
Jazz-Station, Sierre, Suisse
- Samedi 10 décembre - 18h
La Fabrique Dervallières
19 rue Jean-Marc Nattier, Nantes
- Dimanche 11 décembre
Concert privé - vignoble nantais
Recorded by Andreas Stoffels at Studio in der Remise, Berlin, in June 2015. www.studioremise.com
Mixed and mastered by Dave Darlington at Bass Hit Recording, NYC. www.davedarlington.com
With special thanks to Olivier Ménard at CornerBox studio and Alain Herard at kontrabassberlin.de
LinerNotes written by Franpi Barriaux in May 2016. www.franpisunship.com, translated by Alan Fell.
John Hollenbeck plays Zildjian cymbals and crotales.
Alban Darche plays D'Addario Woodwinds reeds and Selmer saxophones.
Samuel Blaser plays and endorses Yamaha.
Sébastien Boisseau plays D'Addario strings.
“mix of sun and clouds” has been made possible through the French-American Jazz Exchange, a joint program of FACE (French American Cultural Exchange) and Mid Atlantic Arts Foundation, with generous funding from the Cultural Services of the French Embassy, Doris Duke Charitable Foundation, Florence Gould Foundation, Andrew W. Mellon Foundation, Société des Auteurs, Compositeurs et Editeurs de Musique (“SACEM”), Institut Français and the Ministère de la Culture et de la Communication.