Alors qu’ils sont tous deux connus pour leur jazz de création, il est surprenant d’entendre Alban Darche et Loïs Le Van dans ce registre, et tant mieux car la surprise, c’est ce qu’ils souhaitaient. En commençant par se surprendre eux-mêmes, à être à contre-courant de leurs propres habitudes.
Il y avait cette idée de rencontre, d’aller à l’essentiel, à l’évidence, à l’émotion pure, de provoquer la magie et de pouvoir la capter.
Ils ont invité 10 « voix » à la personnalité affirmée, fortes et lumineuses, à venir enregistrer quelques titres.
Sans répétitions, sans arrangement pré-établi ni aucune autre directive. Juste le nom des morceaux, choisis dans une large liste établie avec chacun-ne. On se met d’accord sur une (ou deux) tonalités et c’est tout.
Une soirée et un repas ont précédé chaque session en studio pour que la rencontre soit totale, humaine et musicale.
Chaque enregistrement au studio a commencé par une prise sans aucune consigne préalable. On s’installe et on joue, Jonathan Marcoz fait tourner les bandes. La confiance, l’écoute, la personnalité musicale et c’est tout.
Très loin d’une ambiance Jam, il y a toujours eu la conscience que tout serait gravé, qu’un album était en construction. Et un album ça s’écoute et se ré-écoute. Il y a toujours eu la conscience que rien ne pouvait être refait, que chaque note devait être « juste », que chaque proposition musicale devait être forte et assumée. Que le résultat devait sonner « fini », qu’on en soit fier.
Alban et Loïs ne se contentent pas de se passer la parole, ils se suivent, se complètent, s’entremêlent. Ils sont l’ombre et la lumière à tour de rôle.
Ce n’est pas « 1 + 1 », mais bien 2.
TrioS, un duo en trois dimensions.
Avec le soutien de